5 clés pour que les rencontres aboutissent à un mariage

Pourquoi mes rencontres s’arrêtent-elles toujours au même stade ?

Pourquoi les sentiments ne se déclenchent-ils pas ?

Pourquoi je ne rencontre pas les bons profils ?

À l’approche de Tou Beav, la fête célébrant le couple et le mariage dans le calendrier juif, nous avons invité le Rav Malko Souffir à présenter la méthode Wolstein, qui propose différentes clés pour faire évoluer les rencontres vers le mariage.

Les différentes étapes d’un chiddoukh

Avoir conscience qu’un chiddoukh est une relation qui comporte des étapes comme le développement d’une plante. Selon les étapes il y aura des clés différentes.

Étape 1: Une ou plusieurs rencontres mais avec des échanges de connaissances sur l’autre qui restent superficielles.

Étape 2: La relation devient personnelle. Echange d’informations qu’on ne raconte pas à tout le monde, plutôt sur des sujets concernant le passé. La plupart des gens s’arrêtent là, ils ne sont pas capables d’échanger plus que cela. 

Étape 3: Échanges d’informations plus intimes plutôt concernant les faits du présent. On accepte de devenir un couple vis à vis de la société et de la famille. Ensuite dans la foulée arrive la décision de se marier. Et là on s’engage,  on devient mari et femme en se mariant.

Chaque chiddoukh qui échoue se fait à une de ces étapes.

Les clés pour que cette rencontre, ce chiddoukh aboutisse à un mariage

1. S’interroger sur l’historique de ces chiddoukhim et cherchez la récurrence.

Il est intéressant de se reporter à l’historique de vos chiddoukhim et prendre conscience à quelle étape, sa clôture devient effective. Cherchez la récurrence : combien de chiddoukhim présentés sur quelle période de temps, combien ont été clôturés au bout de combien de rencontres, sur des rencontres qui ont été significatives, s’interroger sur la pertinence de ses choix de chiddoukhim en amont, et de la transmission correcte de mes choix au chadkhanim.

2. Être acteur de sa vie et pas se laisser porter par l’immersion psychologique de la société de consommation.

Considérer le sujet du mariage comme un véritable projet dans une démarche active. C’est une mitsva de se marier et fonder des familles. Soyez acteur de votre vie pour l’accomplir ! Ne pas attendre que la « destinée » arrive à vous !

Par exemple, si au bout de plusieurs rencontres, un garçon ou une fille est charmé par le chiddoukh mais que l’autre partie est réticente, respecter sa décision mais osez lui demander de reconsidérer sa décision. Demandez à l’autre partie de donner une chance supplémentaire à la relation. Ne pas fermer les portes facilement quand on pense avoir trouvé la bonne personne. Cela marche dans 40 à 50 % des cas. Sans tomber dans le harcèlement évidemment !

Ne pas attendre la perfection car elle n’existe que dans le divin et ne pas être passif en attente de perfection. Être actif c’est faire participer le problème rencontré dans le chiddoukh à la relation et ne pas systématiquement rejeter le chiddoukh car il n’est pas à mes yeux parfait, vu que personne dans ce monde n’est parfait. Et que je ne trouverais jamais personne de parfait. Accepter l’imperfection car elle est une donnée intrinsèque de l’être humain.

Être capable de partager nos besoins et exprimer à mon ou ma partenaire la volonté d’améliorer ce qui me dérange. Même les points qui sont problématiques à mes yeux peuvent servir à ouvrir la relation et la transformer. Par exemple une fille se plaint que son chiddoukh n’est pas entreprenant, qu’elle le lui dise et attende sa réaction.  Peut-être va-t-il évoluer à partir de cette remarque et donner une chance à la relation de se développer de façon heureuse. La discussion sur ce sujet qui sépare les deux parties concernées devient un levier de construction d’intimité. Plutôt que de critiquer ouvertement le partenaire, dire son besoin et demander à l’autre s’il ou elle veut/peut combler ce besoin. Le fait de parler de ses propres besoins renforce aussi l’intimité. Etre capable de prendre des initiatives et aussi de se montrer flexible.

Avant de clôturer un chiddoukh donner l’occasion à l’autre de rectifier tel ou tel point qui nous dérange. Même si à priori il est difficile de changer, donnez cette possibilité avant de fermer un chiddoukh.

3. Préciser sa recherche avant même d’aller chercher son chiddoukh

Cela économise les rencontres stériles, décevantes et inappropriées.

 Quel type de foyer je veux construire ? Préciser ses propres critères et leur degré de flexibilité vis-à-vis de mes attentes : Est-ce que je veux vivre à la campagne ou à la ville, dans un yichouv ou en dehors d’Israël, comment je vois le niveau religieux de mon futur foyer, et son mode de vie. Par rapport à la personne recherchée différencier mes envies et mes besoins. Un besoin est une fondation sans laquelle je ne peux rien construire. Une envie c’est un plus. Dans mes besoins, distinguer aussi ce qui est apparence et essence. Par exemple vouloir absolument un homme avec une étiquette (diplômes, grades) ou une femme uniquement de telle ou telle origine, qu’est ce qui dans ces critères vont m’apporter un réel épanouissement intérieur et quels sont ceux qui vont s’avérer inutiles dans le foyer que je veux construire.

Ce qui est décrit précédemment apparaît comme des « rencontres check-list ». On peut contourner les inconvénients de cette démarche en différenciant les envies et les besoins intérieurs.

4. Mon souhait est-il réaliste et accessible ?

Une fois ce travail de filtres effectué,  il faut se poser la question de savoir si ce profil de fille ou de garçon existe et s’il est accessible.

Par exemple un garçon qui veut absolument une femme sportive mais que lui est pantouflard et grassouillet, cette fille existe mais elle ne le voudra pas. Elle lui est inaccessible. Soyez donc à la hauteur de vos exigences ! Il faut jouer dans la ligue à laquelle on appartient…et se dire je cherche une fille qui me plaise et à qui je suis capable de plaire aussi. Parfois pour m’aider à circonscrire, je peux regarder qui sont mes amis et chercher des profils similaires. 

Ceux qui commencent à s’ennuyer après quelques rencontres, qui sentent que la relation ne s’épanouit pas doivent s’interroger s’ils ne sont pas des intravertis, qui ne s’ouvrent pas à l’autre et qui restent finalement à l’étape 1 de collecte d’informations générales.   Généralement ces personnalités intraverties restent ainsi aussi dans le cadre du mariage.

D’autres personnes ne connaissent pas la sémantique du langage des émotions et ne savent pas dire ce qu’ils ressentent. Cela touche plus les garçons que les filles. 

Si tu te retrouves dans ce descriptif choisis un ou deux amis et commence à leur parler, à leur raconter ta journée…s’habituer à parler, à partager..

La véritable raison de cette impression d’ennui provient de l’incapacité à communiquer soit par caractère intraverti soit par crainte de se découvrir à quelqu’un d’autre, par volonté de protection, par souci de protéger sa vulnérabilité, par crainte aussi d’être rejeté si l’autre apprend nos secrets.

Pour tomber amoureux de quelqu’un il faut accepter d’être vulnérable. 

Il faut donc se confronter à ses peurs et les neutraliser.

5. Identifier et supprimer ses peurs

Ceux qui cassent au moment de l’engagement:

C’est souvent le problème des personnes hésitantes de nature qui cherchent la perfection dans tout et qui finalement ne prennent rien.

C’est aussi souvent le problème des personnes qui estiment faire des compromis trop grands et qui se disent qu’ils trouveront mieux. 

Ces voix discordantes doivent trouver une direction claire qui dit si 80 pour cent de ce choix est bon, ces 80 pour cent me conviennent parfaitement. Il faut parvenir a neutraliser cette petite voix qui nous dit  » c’est pas exactement ça que je veux ».

Quand on décide d’un choix, quel qu’il soit, cela doit être avec un cœur entier. Il ne s’agit pas d’une décision binaire bon ou mauvais choix mais d’une direction, d’une voie dans la vie avec cet homme ou cette fille que je choisis comme partenaire. Le non-choix est aussi un choix, de rester sans rien construire. Ceux qui ont un problème de choix doivent s’entraîner à choisir d’acheter, sur une durée courte, des objets de la vie courante.

 Ceux qui abandonnent le chiddoukh pas par hésitation et souci de perfection mais car ils ont un vrai problème d’engagement et de prise de responsabilité dans leur vie, il faut aller chercher dans leurs peurs limitantes  les origines de ce comportement.  Il y a des thérapies pour cela. 

Quand le chidoukh se passe bien et qu’au dernier moment des prétextes sont trouvés pour s’échapper de l’engagement, une partie de la thérapie consiste dans l’identification de la peur. Qu’est-ce qui me stresse pour franchir le pas vers le mariage? Les peurs peuvent être de toutes sortes (changement de vie, assumer un foyer, des enfants, gagner sa vie …). Il faut apprendre à les apprivoiser,  à leur parler dans un scénario imaginaire afin de distinguer les peurs rationnelles des peurs irrationnelles.

Souvent les deux personnes ne sont pas responsables de la clôture du chidoukh mais le problème se situe dans le fait que l’un des deux à un problème de peurs à régler.